Le matin… très tôt le matin juste avant l’aube les chiens en meute vont se baigner dans le fleuve. Traversant en jouant la petite plage jonchée de détritus. Sont peut-être une douzaine. Des petits et des maigres. Des vieux et des jeunes. Des molosses et des rachitiques. Des élégants qu’on dirait qu’ils rentrent du casino. Des avec le pelage tout galeux qu’on dirait qu’ils sortent du commissariat de police. Des insignifiants qu’on dirait qu’ils travaillent pour des politiciens. Des qu’ont l’air de rigoler et d’autres qu’on se demande s’ils ne sont pas venus ici pour se noyer en public.
         Les enfants qui vont au labeur les regardent attentivement
         et je devine dans leurs yeux épuisés
         pour déjà en avoir trop vu
         qu’ils envient la liberté de ces chiens
         comme dans quelques heures ils envieront les troupeaux de touristes avec leurs beaux chapeaux tout neufs d’aventuriers et leurs lunettes de soleil. Leurs belles chaussures de toile et leurs sourires si particuliers. Comme figés dans la condescendance.


© Diogène d’Arc 2006-2016

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